La figure de Socrate

Publié le par lenuki

    Mort de Socrate DUFRESNOY 1650             

  La démarche de Socrate (vers 470-399 av JC)

 

A la recherche de la vérité : implique que Socrate ne prétend pas la posséder. « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien ». En ce sens, il est philosophe, c’est-à-dire amoureux de la sagesse, du savoir (cf. Pythagore) et non sophiste (possesseur du savoir, « maître »). Ainsi est-il contre les Sophistes.

 

A.    Sophistes et rhétorique : art de persuader contre art de convaincre

Les Sophistes (comme Protagoras) sont souvent des professeurs de rhétorique (= art du discours) qui se prétendent capables de soutenir n’importe quel point de vue sur n’importe quel sujet, car selon eux, aucune vérité n’est durable. En effet, toutes nos connaissances viennent de nos sens, et les sensations varient selon les individus. D’où : « L’homme est la mesure de toutes choses » (Protagoras), c’est-à-dire que chaque individu conçoit le monde à sa manière. Les Sophistes préfèrent donc le pouvoir de la persuasion à l’honnêteté de la conviction et à la recherche de la vérité (persuader =  emporter l’adhésion par n’importe quel moyen, tandis que convaincre = ne pas chercher à vaincre l’autre, mais plutôt l’ignorance,, l’illusion ou l’erreur avec son concours). Les Sophistes : au service du pouvoir, tandis que Socrate l’est de la vérité.

Cf. épisode de l’oracle de Delphes : pas suspicion se Socrate à l’égard de la religion de son temps, mais volonté d’assurer le discours sur des preuves et des arguments rationnels.

Pour Socrate donc, la pire ignorance est celle qui s’ignore elle-même. Ignorer et ne pas reconnaître son ignorance, c’est être victime d’une illusion alors que reconnaître son ignorance, c’est reconnaître un manque que l’on est disposé à vouloir combler.

 

B.    L’ironie socratique et la prise de conscience de sa propre ignorance

Afin de permettre à ses interlocuteurs de prendre conscience de leur propre ignorance, Socrate procédait avec ironie (art d’interroger en feignant l’ignorance). Méthode de Socrate consiste d’abord à questionner, comme s’il voulait tirer son savoir de son interlocuteur, en feignant l’humilité. Mais le but est de parvenir à ce que l’interlocuteur découvre, par lui-même, les faiblesses et les contradictions de sa pensée. Pour cela, Socrate accepte telle quelle la réponse qu’on lui donne et, avec son interlocuteur, il en tire les conséquences, jusqu’à ce que celui-ci prenne conscience de l’inconsistance de son pseudo savoir. Il ne s’agit pas de l’humilier, ou de l’emporter sur lui, mais de l’aider à se débarrasser de ce qui, en lui, fait obstacle à l’accès à une connaissance authentique. Ensuite, par l’art du dialogue (la dialectique), par un jeu de questions/ réponses, Socrate s’efforce de faire naître (découvrir, dévoiler), dans l’esprit de son interlocuteur, la vérité. Cette démarche, Socrate la compare à l’art de l’accouchement : la maïeutique. Accoucher les esprits, c’est prétendre ne rien leur enseigner au sens où il s’agirait  de donner un savoir extérieur, mais plutôt les aider à découvrir par eux-mêmes la vérité qu’ils recèlent (cf. théorie de la réminiscence). Donc la vérité n’est pas affaire d’autorité, ne peut pas être le produit d’un enseignement dogmatique, mais une tâche que chacun doit prendre à son compte comme activité de recherche critique.

 

les sophistes

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