A quoi bon vivre en société ?

Publié le par lenuki

vie sociale

 

D'abord, "à quoi bon ?" est une expression, qui signifie "pour quoi faire? A quoi ça sert ? Est-ce que cela vaut la peine?". (d'où: ne pas se focaliser sur le "bon", même s'il peut faire référence à la moralité qui ne peut se développer qu'en société). Donc à partir de là, un des présupposés de la question est que la vie en société ne présente pas vraiment d'intérêt. Il s'agit donc de montrer, dans une première partie, que c'est une question qui peut légitimement se poser (cf. les aspects négatifs de la vie sociale). Et puis on peut se demander ce que chacun de nous serait en dehors de toute vie sociale:  l'homme n'est-il pas essentiellement un animal politique selon Aristote? Et ce que chacun de nous serait, n'est-ce pas conçu entre autres par Rousseau dans ce qu'il nomme l'état de nature? Enfin, s'il est essentiel à l'homme de vivre en société, est-ce que cela signifie pour autant que toute société est nécessairement  bénéfique? Ne faut-il pas que la vie sociale soit organisée politiquement  et selon la justice pour qu'elle le soit ?

 

Ce qu’il faut se demander

 Qu’exprime l’expression : « à quoi bon ? » (Cf. est-ce que cela vaut la peine ? Est-ce utile ? Quel intérêt y a-t-il à… ? etc.) Une telle question est-elle justifiée ? Qui peut la poser et pourquoi (la société vécue comme une contrainte, par exemple) ? Pourquoi les hommes en sont-ils venus à vivre en société ? Serait-ce par inconscience ? Enfin, quel est le but de la vie sociale ? N’a-t-elle pour finalité que d’assurer notre survie et notre sécurité ?

A éviter 

 + Se contenter de faire une énumération, un simple catalogue des raisons pour lesquelles les hommes vivent en société.

                   + Exposer trop longuement la différence entre groupes d’animaux, régis par l’instinct, et sociétés humaines organisées par l’homme, sans mettre en évidence l’intérêt philosophique de la question posée.

 

Plan possible

 

I. Qu’est-ce qui peut amener à poser une telle question ?

Cf. présupposé de la question : la vie sociale ne présente pas vraiment d’intérêt → pourquoi ? → envisager les aspects négatifs de la vie sociale :

+ société = contraintes (lois, limitation des libertés, etc.)

+ société = inégalités, injustices (ne donne pas à chacun son dû, d’où le sentiment d’être floué)

+ vivre en société est une nécessité et non un choix personnel. Or (cf. « insociable sociabilité »)  on peut avoir le sentiment d’étouffer.

+ qui dit société dit concurrence, voire conflits avec les autres, d’où l’expression d’un désir de marginalisation par rejet des normes de la société dans laquelle on vit

Transition Mais qui peut poser une telle question, sinon celui qui est déjà « fait » par la société et qui a oublié tout ce qu’il lui doit ? Pouvons-nous, matériellement et culturellement, vivre dans l’isolement le plus complet, depuis notre naissance ? Une vie humaine en marge de toute vie sociale ne serait-elle pas qu’une pure fiction, voire une contradiction dans les termes ?

 

II. Pourquoi les hommes vivent-ils en société ?

Cf. Rousseau lui-même : l’homme à l’état de nature est certes isolé, mais il mène une vie quasi animale, aucune  de ses potentialités ne pouvant se développer. Pas de progrès, donc pas de culture ou de civilisation possibles. Le bonheur qu’il y ressent ne peut même pas être vécu comme tel, puisqu’il est inconscient, etc.

+ que serions-nous en dehors de toute vie sociale ?

+ Aristote : l’homme comme animal politique (à développer)

+ Smith : l’homme est le seul animal qui a besoin de ses semblables

+ société → langue, culture, développement de la conscience de soi, accès à des normes et des valeurs, etc.

Transition  Mais cf. Hobbes : état de nature = état de guerre généralisée. Or, dans cet état de nature, l’homme ne vit-il pas en société ?

→ si la vie sociale est nécessaire aux individus, est-ce à dire pour autant que toute vie sociale est nécessairement bénéfique ?

 

III. Vivre en société, soit, mais pas dans n’importe quelle forme de société

+  Hobbes : qui dit vie sociale acceptable dit pouvoir commun, organisation politique

+ Rousseau : les clauses du contrat social. Il s’agit de concevoir une société dans laquelle l’homme peut préserver sa liberté (cf. liberté naturelle contre liberté politique)

+ une société juste, qui donne à chacun son dû et permette à chacun de ses membres de se réaliser, humainement et personnellement

Conclusion Pour valoir la peine, la vie sociale ne doit pas se contenter de répondre aux besoins matériels des hommes, mais elle doit avoir aussi pour but de nous enrichir humainement. Pour qu’il fasse bon vivre en société, il faut préserver sa dimension culturelle et spirituelle.

 

meilleur mondes1

 

Publié dans politique et morale

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