Que fait l'Afrique ( à propos du Zimbabwe )?

Publié le par lenuki

Zimbabwe en péril

LE MONDE | 27.06.08 | 12h43  •  Mis à jour le 27.06.08 | 12h43

 

Les condamnations internationales pleuvent sur Robert Mugabe. De la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, à la Zambie ou à l'Angola, de l'ONU à l'Union africaine, les voix ne cessent de s'élever pour condamner la mascarade d'élection présidentielle à laquelle un chef d'Etat de 84 ans, au pouvoir depuis vingt-huit ans, impose à son peuple de se prêter.

Vendredi 27 juin, jour du scrutin, les électeurs du Zimbabwe avaient deux bulletins de vote différents mais sans choix véritable, puisque Morgan Tsvangirai, le candidat de l'opposition, arrivé en tête au premier tour, s'est officiellement retiré de la compétition après avoir compris que le scrutin ne serait ni libre ni honnête. A l'issue du vote, Robert Mugabe sera donc réélu, alors que les Zimbabwéens aspirent à un changement.

M. Mugabe n'a cure des exhortations à reporter l'élection. Même la condamnation solennelle de Nelson Mandela, qui incarne la conscience d'une Afrique morale, a laissé indifférent le dictateur du Zimbabwe. Seul Dieu, a-t-il affirmé, pourrait lui retirer le pouvoir - qu'il a utilisé en s'appliquant à ruiner méthodiquement son pays et à s'enrichir personnellement.

Que peut faire la communauté internationale face à la tyrannie et à la misère auxquelles les Zimbabwéens sont soumis ? L'Europe et les Etats-Unis imposent déjà des sanctions qui visent les principaux dignitaires du régime, et qui ont fait la preuve de leur inefficacité. Autrement plus douloureuse serait l'interruption par l'Afrique du Sud de ses fournitures d'électricité, mais la mesure ne ferait qu'aggraver les souffrances quotidiennes de millions de Zimbabwéens.

Trop longtemps complaisants à l'égard du "père de la nation" du Zimbabwe, les dirigeants africains savent que le maintien au pouvoir de M. Mugabe est dévastateur pour l'image du continent noir. Ils doivent désormais prendre collectivement leur responsabilité. S'ils ne peuvent l'attaquer devant la justice internationale pour les crimes commis pendant la campagne électorale, le Zimbabwe n'étant pas signataire du traité sur la Cour pénale internationale (CPI), ils doivent sanctionner et isoler Robert Mugabe tout en apportant leur soutien à l'opposition et aux forces démocratiques zimbabwéennes.

 

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