De la connaissance de soi
On peut se connaître.
cf. conscience immédiate de soi : je fais et, en même temps, je SAIS ce que je fais.
On peut aussi s'atteindre par introspection (regarder en soi-même).
Mais, dans la mesure où je suis, dans cette connaissance de soi, à la fois juge et partie, comment pourrais-je être objectif ?
L'objectivité ne requiert-elle pas distance critique ?
Quelles sont alors les conditions de celle-ci ?
La conscience de soi suppose la médiation d'autrui.
N'est-ce pas autrui qui me permet, à travers le langage et son regard, de me voir, c'est-à-dire de me réfléchir ?
N'est-ce pas cette réflexion qui est la condition de la distance critique nécessaire à l'objectivité ?
De plus, s'il y a, en moi, une partie de moi qui m'échappe (l'inconscient) pour en prendre connaissance, ne faut-il pas que je passe par le psychanalyste ?
Mais cette médiation d'autrui n'est-elle pas source d'aliénation ? Puis-je dépendre ainsi, à chaque instant, d'autrui pour prendre connaissance de moi-même ?
En dernier ressort n'est-ce pas à moi de décider, dans ce que me dit autrui à propos de moi, ce qui me semble correspondre à la réalité ?
De plus, ne suis-je pas toujours à la fois le même et un autre ?
En ce sens, la connaissance que je prends de moi n'est-elle pas, toujours, dépassée ?
Ma liberté ne se situe-t-elle pas, justement, dans cette spontanéité du moi qui s'invente au fur et à mesure même si, pour le faire, il a besoin du socle de la connaissance ?