Admission postbac (article de La Croix)
Le marathon des pré-inscriptions post-bac
CHRISTINE LEGRAND
Les futurs bacheliers doivent s’atteler à leurs écrans pour décider de leurs choix d’orientation
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Au salon admission post-bac, début janvier. Si la procédure via Internet présente des avantages, elle ne dispense pas pour autant de s’informer par d’autres biais. VESQUE/GLOBEPIX LE BRUNO |
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Pour quelque 750 000 élèves de terminale (et leur famille), le marathon des pré-inscriptions dans l’enseignement supérieur a commencé depuis le 20 janvier. Via le portail Internet d’orientation Admission Postbac (www.admissionpostbac.fr), mis en place par le ministère de l’éducation nationale, qui constitue désormais le sas d’entrée obligatoire pour quasiment toutes les filières : universités, IUT, BTS, classes préparatoires aux grandes écoles ou autres formations d’ingénieur. Cette plate-forme tentaculaire permet au futur bachelier, par le biais de tchats, vidéoconférences et autres «simulateurs », de s’informer sur les cursus offerts, de bénéficier d’aides à l’orientation active ou de «conseils individualisés», en testant son niveau scolaire par rapport à la formation demandée ; puis d’émettre des vœux sur plusieurs établissements (jusqu’à 36 maximum, 12 par type de formation), de remplir ses dossiers de candidature, de les compléter en fournissant les éléments demandés, directement sur l’écran et/ou en imprimant des exemplaires papier à envoyer par la poste. Et ce jusqu’au 20 mars, où la première étape de la procédure sera close – avec possibilité, jusqu’à fin mai, de modifier la hiérarchie des vœux. Le futur bachelier pourra ensuite, sur ce portail, suivre le cheminement de son dossier, guetter sa proposition d’admission (à partir du 9 juin), à laquelle il devra répondre («oui définitif» ou «oui mais») en 72 heures maximum, au risque d’être éliminé.
À NOTRE AVIS
Cette procédure possède les avantages et les inconvénients de sa « dématérialisation ». Elle a le mérite de concentrer sur un même portail un maximum d’informations et permet à chaque élève de remplir son dossier électronique à son rythme, de le consulter, le compléter, le modifier sans se déplacer. Certains lycées qui se sont portés volontaires entrent même automatiquement les notes dans l’application.
Mais la procédure, pour autant, n’est pas simple (il s’agit de ne pas louper une étape, de ne pas faire une erreur d’appréciation ou de clic) ; elle suppose d’y consacrer du temps et de l’énergie… tout en préparant son bac ; elle exige une bonne connaissance des systèmes de sélection pratiqués par les filières ou les établissements demandés. Selon un sondage réalisé par Opinion Way-chambre de commerce et d’industrie de Paris, auprès de bacheliers de 2010, 60 % trouvent cette procédure complexe et 58 % estiment qu’elle ne permet pas de faire les bons choix d’orientation. Les meilleurs élèves, qui savent à peu près ce qu’ils veulent, qui sont bien informés et sont épaulés par leur famille (et qui ont, de surcroît, toutes les chances d’intégrer l’établissement de leur choix), s’y retrouvent à peu près. Mais les autres parfois s’y perdent, n’obtiennent pas toujours d’affectation dans les filières désirées, ou sont contraints de s’inscrire dans une université éloignée. L’Unef dénonce ainsi un «dispositif à risques» pour les lycéens, qui accentue la «mise en concurrence entre les universités» par des formes de «sélection masquée» (comme les «pré-évaluations»). En particulier dans les régions où les étudiants sont les plus nombreux (Paris, Île-de-France, Lyon, Montpellier, Aix-Marseille).Ce dispositif ne dispense pas, par ailleurs, de s’informer par d’autres biais que les écrans. Il promet en tout cas, dans les familles concernées, quelques discussions animées.
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