Vérités de fait et vérités de raison (texte de Hume)
Dans ce texte, Hume prend l'exemple du lever du soleil pour établir sa distinction entre vérités de fait et vérités de raison:
" Les vérités de fait ne sont pas aussi certaines que les vérités de raison: il n'est donc pas absolument certain que le soleil se lèvera demain, car le contraire n'est pas contradictoire."
Ce texte vient donc en référence à mon article précédent, pour l'illustrer, en situant l'exemple emprunté à Hume dans son contexte.
"Les vérités de fait ne sont pas aussi certaines que les vérités de raison: il n''est donc pas absolument certain que le soleil se lèvera demain, car le
contraire n'est pas contradictoire:
Tous les objets sur lesquels s'exerce la raison humaine ou qui sollicitent nos recherches se répartissent naturellement en deux genres : les relations
d'idées et les choses de fait. Au premier genre appartiennent les propositions de la géométrie, de l'algèbre et de l'arithmétique, et, en un mot, touts les affirmations qui sont intuitivement ou
démonstrativement certaines. Cette proposition : le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés, exprime une relation entre ces éléments géométriques. Cette autre :
trois fois cinq égalent la moitié de trente, exprime une relation entre ces nombres. On peut découvrir les propositions de ce genre par la simple activité de la pensée sans tenir compte de ce qui
peut exister dans l'univers. N'y eût-il jamais eu dans la nature de cercle ou de triangle, les propositions démontrées par Euclide n'en garderaient pas moins pour toujours leur certitude et leur
évidence. Les choses de fait, qui constituent la seconde classe d'objets sur lesquels s'exerce la raison humaine, ne donnent point lieu au même genre de certitude; et quelque
évidente que soit pour nous leur vérité, cette évidence n'est pas de même nature que la précédente. Le contraire d'une chose de fait ne laisse point d'être possible, puisqu'il ne peut impliquer
contradiction, et qu'il est conçu par l'esprit avec la même facilité et la même distinction que s'il était aussi conforme qu'il se pût à la réalité. Une proposition comme celle-ci : le soleil ne
se lèvera pas demain, n'est pas moins intelligible et n'implique pas davantage contradiction que cette autre affirmation : il se lèvera. C'est donc en vain que nous tenterions d'en démontrer la
fausseté. Si elle était fausse démonstrativement, elle impliquerait contradiction, et jamais l'esprit ne pourrait la concevoir distinctement."
Enquête sur l'entendement humain ( 1748 ), quatrième section, trad. D. Deleule,