Le travail est-il aliénant?

Publié le par lenuki69

 
L’ambivalence du travail
 
Les travail est libérateur par essence
  • Le travail est libérateur puisqu’il a permis à l’espèce humaine de s’éloigner de son animalité originaire.
  • En outre, en transformant la nature, l’homme lui donne la forme de son intériorité et peut ainsi accéder à une certaine reconnaissance de lui-même dans ce monde qui porte sa marque.
  • Enfin, en créant quelque chose de stable en dehors de lui, il peut aussi surmonter son angoisse de la mort.
 
Mais ses formes concrètes sont aliénantes
  • Mais si le travail, dans son essence, est libérateur, il a revêtu, au cours de son histoire, des formes concrètes aliénantes : esclavage, servage, salariat.
 
Le profit : du travail exploité
 
La force de travail
  • Dans la société capitaliste, le travailleur est libre, mais il est aussi dénudé, ne possédant que sa force de travail. Il ne la vend pas une fois pour toutes, mais jour après jour, mois après mois. Le capitaliste achète la force de travail de l’ouvrier à son prix, autrement dit à sa juste valeur.
 
L’enrichissement sans limites
  • Le profit naît de ce que la quantité de travail que fournit la force de travail est toujours supérieure à celle qui est nécessaire à la production. Il résulte donc de la différence entre la valeur d’usage de la force de travail et sa valeur d’échange.
  • Le changement de valeur exprimée par la conversion de l’argent en marchandise et la reconversion de la même marchandise en davantage d’argent, vient de l’utilisation par le capitaliste de la force de travail. Le profit est donc du travail exploité.
 
La division du travail
 
Elle contribue à l’aliénation du travailleur
  • La diminution de la journée de travail imposée par les luttes ouvrières a amené le capital à toujours pousser davantage la division du travail pour augmenter la productivité et maintenir ainsi son taux de profit.
  • La première forme de la division capitaliste du travail est la manufacture. Elle rassemble des artisans de métiers différents, travaillant ensemble à la fabrication d’un même objet. Les diverses opérations sont séparées et confiées chacune à un ouvrier spécialisé, ainsi confiné dans une tâche mécanique simple qui peut être apprise en quelques instants et exécutée rapidement avec l’habitude.
 
 
  • La manufacture entraîne la disparition du savoir-faire artisanal et la déqualification de la force de travail. L’ouvrier ne participe que de façon fragmentaire à la fabrication du produit. Le travail, réduit au maniement d’un outil fragmentaire, devient toujours plus mécanique jusqu’à ce que la machine remplace l’homme.
 
La technique dévalorise la force de travail
  • Dans la grande industrie, l’homme n’a plus qu’à surveiller la machine et en corriger les erreurs. La machine-outil permet une utilisation purement mécanique des outils. L’habileté manuelle encore requise dans la manufacture disparaît. La force de travail se dévalorise davantage, et le travail devient monotone.
  • L’intensité du travail augmente dans la mesure où le travailleur doit se plier au rythme imposé par la machine.
 
Le travail et la vie hors travail sont aliénés
 
Vers le travail forcé
  • Ainsi, dans la société capitaliste, le travail est aliéné. Vendu à autrui, exploité, il n’est plus pour le travailleur qu’un moyen de gagner sa vie.
  • Non seulement le travailleur n’a aucun droit de propriété sur le produit de son travail, mais aussi et surtout il est dépossédé réellement de son travail dans lequel « il ne s’affirme pas mais se nie, ne se sent pas à l’aise mais malheureux, ne déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit » (Marx, Le Capital, 1868). Le travail est donc du travail forcé.
 
L’aliénation de la vie
  • Mais c’est aussi la vie hors travail qui est aliénée : elle n’est plus que temps de repos. Manger, boire, procréer, dit Marx, sont certes des fonctions authentiquement humaines, mais « séparées abstraitement du reste du champ des activités humaines, et devenues ainsi la fin dernière et unique, elles sont bestiales » (op. cit.).
  • Toutefois, on peut penser que ces formes parcellaires et aliénées du travail ne sont, dans l’évolution de la production, que les mauvais côtés par lesquels des formes plus avancées du travail pourront se réaliser.

Publié dans la culture

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